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Amicale des vétérans du PCF

7 novembre 2008

repas Marseille 23 octobre

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assemblée des Bouches-du-Rhône

repas fraternel au siège de la Fédération



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- voir autres photos sur le site de la Fédération


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8 octobre 2008

Daniel Renard : communisme, un nouvel élan

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Le communisme, un nouvel élan

Daniel RENARD

La profonde crise financière qui affecte le monde capitaliste illustre, à nouveau, le déclin des règles capitalistes imposées à la société. En même temps que les communistes, beaucoup de voix dénoncent la domination des marchés dérégulés, la financiarisation de l'économie, le dogme de la concurrence libre et non faussée exalté dans la constitution européenne. Oui, il faut substituer d'autres rapports sociaux à ceux d'aujourd'hui, facteurs de pauvreté, de précarité, d'inégalités croissantes et d'aventures militaires.
Le communisme, comme processus de dépassement du capitalisme, de mise en cause de toutes les dominations, de toutes les aliénations, est de pleine actualité. L'idéologie dominante, nous oppose ce qui s'est passé en Union soviétique. Certes, mais il s'agissait d'une caricature de communisme.

lutte constante au côté des exploités
Nous sommes restés trop longtemps aveugles devant cette réalité, mais l'action du Parti communiste dans la France du XXe siècle a été tout autre chose ; la lutte constante au côté des exploités, contre le fascisme, le racisme, la xénophobie, ce fut l'anti-colonialisme ; la lutte pour la paix et l'amitié entre les peuples. Et aussi les réalisations des municipalités communistes. Le Front populaire, la Résistance sont des moments prestigieux.
Aujourd'hui, la société française, comme le monde, a profondément changé. Dans des conditions économiques, sociales, idéologiques nouvelles, il nous revient de travailler à un projet global d'émancipation, à une représentation du futur qui crée l'espérance.
Un projet qui ne se suffise pas à lui-même, mais qu'il faut discuter avec tous les hommes de progrès, tous ceux qui aspirent à une transformation des rapports sociaux, un projet à amender, préciser et enrichir ; un projet hardi, radical, novateur. C'est la responsabilité du congrès et au-delà.
On peut évoquer quelques idées. La redistribution des richesses, ce qui exige de s'en prendre aux nantis, à la grande bourgeoisie. Une économie pour le bien de tous et non la cupidité d'une étroite minorité. La démocratie avec la pleine participation des citoyens aux divers niveaux des institutions, avec la reconnaissance des droits des immigrés ; dans l'entreprise, les salariés étant partie prenante de la gestion. Le but de la politique est de susciter l'intervention des citoyens eux-mêmes. L'action réelle pour une planète durable et vivable, la combinaison du progrès démocratique, social et écologique.arton50
L'action pour la paix, le désarmement, ce qui suppose l'aide aux pays qui aspirent à leur développement. La revendication d'une Europe délivrée de son carcan libéral, d'une Europe sociale et de coopération. Sans oublier des questions qui concernent la vie quotidienne des gens : une sécurité emploi-formation, la modernisation des services publics, la gratuité de la santé et des transports publics urbains.

valeurs communistes
La lutte, sur ces question fondamentales, s'inscrit dans la perspective du communisme, conçu comme le mouvement réel qui abolit l'état de choses existant. À l'opposé de la privatisation généralisée, le communisme est la maîtrise commune de toutes les grandes activités sociales. C'est la perspective de l'émancipation humaine, assurant le plein développement de la personnalité de chacun.
Pour affirmer les valeurs communistes, un parti est nécessaire, avec, de façon étroitement liée, son identité et sa recherche permanente de toutes les actions communes avec les autres forces démocratiques, de progrès, dans un esprit d'écoute, d'ouverture. Un parti dont la vie interne se fortifie de la richesse des débats, de l'apport d'une diversité soucieuse de dégage une démarche commune, qui fasse de tous ses membres des acteurs de sa politique.
C'est avec ces préoccupations que les vétérans, tout en apportant leur contribution, ne doutent pas que le 34e congrès sera très utile à notre peuple.

Daniel Renard
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bulletin de l'Amicale des vétérans
numéro 46 - octobre 2008

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7 octobre 2008

communisme réel

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Joan Miró



qu'est-ce que le communisme réel ?


Au XXe siècle, le communisme a été écartelé entre des idéaux émancipateurs de haut vol et des traductions politiques en Union soviétique et d'autres pays de l'Est européen qui les ont défigurés, réduits à rien.

Au XXe siècle, comme aujourd'hui, le communisme réel est l'engagement de millions d'hommes à travers tous les continents pour la dignité, contre l'exploitation et la misère, c'est la revendication du droit au bonheur pour chacun. Des penseurs, de tendances diverses, dénoncent le capitalisme et, pour certains, se réfèrent au communisme. Quelques citations.

Nicolas Hulot, militant écologiste
- Nous sommes pris de court parce que nous avons été pendant des années dans un système où l'homme était au service de l'économie et non pas l'inverse, et dans une société qui s'est construite sur la spoliation des biens communs ; cela continue encore aujourd'hui avec la brevetabilité du vivant. Or les choses vont changer de gré ou de force ! Il y a cette fameuse phrase de Gandhi : "Le monde contient bien assez pour les besoins de Nicolas_Hulotchacun, mais pas assez pour la cupidité de tous". Aujourd'hui, nous avons une occasion inespérée de redonner du sens au progrès, de repréciser ce qu'est cette émancipation de l'homme. Il faut le construire ensemble, avec le monde du travail et en faisant appel à la science, à la recherche et à l'économie. Inventons ensemble un nouveau modèle économique-! Parce qu'il est dans "toujours plus pour le plus petit nombre", le capitalisme est aujourd'hui obsolète ! Et cela ne peut pas marcher dans un monde où tout se sait et où tout se voit.

Alain_Badiou
Alain Badiou, philosophe
- Ce n'est pas d'anti-capitalisme que l'on a besoin, mais d'affirmation de nos propres principes. L'hypothèse de l'émancipation, fondamentalement, reste l'hypothèse  communiste.

Yvon_QuiniouYvon Quiniou, philosophe
- L'essentiel de l'analyse critique du capitalisme que nous offre Marx demeure valable aujourd'hui… Nous n'avons pas à changer de paradigme intellectuel pour penser, critiquer et améliorer la société, à moins de renoncer à la dénonciation de son inhumanité actuelle et à prétendre que les concepts qui la révèlent – exploitation, oppression, domination, aliénation – ne sont plus valides.

Anicet Le Pors, ancien ministre
Anicet_Le_Pors- Si le mouvement communiste du XXe siècle a été chargé d'erreurs, de fautes graves, il a été également marqué par l'abnégation et le courage d'innombrables communistes qui, en tout état de cause, méritent le respect. Il convient de tirer les conclusions de l'expérience du siècle passé et poursuivre la réflexion dans les conditions de l'ère nouvelle. La conviction exprimée et l'hypothèse faite ici est qu'aucun autre mot ne pourra mieux que "communisme" dire au XXIe siècle le primat de la raison et l'espérance du genre humain. Dans ces temps ingrats, il faut donc le protéger.


Slavov Zizek, philosophe slovène
- Nous prenons peu à peu conscience des potentiels destructeurs, pouvant aller jusqu'à l'auto-annihilation de Zlavoj_Zizekl'humanité elle-même, qui se déchaîneraient si on laissait la logique capitaliste s'emparer de ces communs [les biens fondamentaux de l'humanité]. Ce besoin d'établir une organisation, et un engagement politiques globaux capables de neutraliser et de canaliser les mécanismes du marché ne revient-il pas à adopter une perspective communiste ? La référence aux "communs" justifie par conséquent la résurrection de la notion de communisme : elle nous permet de considérer la privatisation progressive des communs comme un processus de prolétarisation de ceux qui se trouvent ainsi exclus de leur propre substance.

Jack Ralite, sénateur
- La seule chose dont nous sommes porteurs indéfectiblement, c'est l'émancipation. Nous ne cherchons pas le pouvoir, nous cherchons les moyens de l'émancipation. Je n'ai jamais été favorable au changement de nom du Parti communiste pour cette raison. Pour beaucoup de travailleurs, nous sommes ceux 240101_bc_17qui peuvent les aider à s'émanciper. L'émancipation a d'ailleurs parfois été encouragé par la bourgeoisie, comme par exemple pour la création de l'école laïque, gratuite et obligatoire. Même si c'est à la suite des réflexions sur la Commune de Paris sur ce sujet qu'elle a été imaginée, c'est par des bourgeois républicains qu'elle a été mise en place.

Samir Amin, économiste tiers-mondiste
- Je préfère aujourd'hui parler d'avancées révolutionnaires plutôt que de révolution. "Révolution" inspire l'idée fausse que tous les problèmes pourraient être réglés du jour au lendemain. Des "avancées révolutionnaires" correspondent, à mes yeux, aux amorces de mise en place d'autres logiques que celles du capitalisme. Elles peuvent, à leur tout, préparer d'autres avancées, des "vagues" ultérieures. Mais il n'y a pas, en la matière, de déterminisme historique. Il y a des nécessités objectives, au sens hégélien du terme, mais pas de déterminisme absolu. Si cette transition vers le socialisme ne devait pas s'opérer, le scénario serait celui d'une longue transition vers toujours davantage de barbarie. Les deux possibilités coexistent.
Le moment de démoralisation des forces populaires, des ralliements aux idées selon lesquelles le "socialisme était définitivement vaincu" et le capitalisme était devenu "la fin de l'histoire" ont cédé la place dès la fin des années 1990 à l'appel au combat pour un autre monde, meilleur. Les forums sociaux altermondialistes ont été l'un des Samir_Amin___Egypt_onelieux donnant une visibilité aux luttes. Mais il reste beaucoup de chemin à parcourir pour que la convergence de ces luttes se cristallise dans des stratégies cohérentes et efficaces, capables de mettre en déroute les projets de contrôle militaire de la planète par les États-Unis et leurs alliés, d'ouvrir ders voies nouvelles au socialisme du XXIe siècle, un socialisme plus authentiquement démocratique que celui de la vague du XXe siècle. Associer le combat démocratique au progrès social, reconstruire sur cette base l'internationalisme des peuples face au cosmopolitisme du capital, tel est le défi auquel la gauche est confrontée dans le monde entier.

Lucien Sève, philosophe
- Communisme Pourquoi ? Parce que c'est la seule alternative vraie à ce capitalisme qui, sur un rythme accéléré, conduit l'humanité à sa perte. En quoi est-ce la seule alternative  vraie ? Pour dire en trois phrases ce qui exigerait un gros livre : en ceci que le capitalisme est fondamentalement la mise en privé universelle ; il prive ainsi les humains de la maîtrise collective sur leurs puissances sociales – les avoirs, les savoirs, les pouvoirs. Il est la forme extrême de l'aliénation humaine. Sortir vraiment du capitalisme, c'est donc aller vers la mise en commun universelle de tout ce qui est social en en développant l'appropriation par tous : communisme.

seve_lucienÀ simplement considérer de façon attentive l'idée de base que le communisme est le mouvement réel dépassant toutes les grandes aliénations historiques de l'humanité, on voit se dessiner plusieurs vues stratégiques cardinales en rupture avec ce que furent trop longtemps les nôtres. Dépassement de toutes aliénations historiques : le communisme est désaliénation universelle ou n'est pas, non pas seulement parce que chaque aliénation est à résorber mais parce que toutes s'entrecroisent – ainsi l'exploitation économique a vitalement besoin de s'étayer sur la domination étatique et la mystification idéologique. Conséquence : le mouvement réel du communisme, s'il a un caractère de masse, n'est pas celui d'une classe en particulier – même si le peuple ouvrier y est au premier chef concerné – mais de toutes les forces collectives et individuelles avides de quelque désaliénation. Pour reprendre une formule à mes yeux judicieuse, la force communiste dont il est besoin doit être celle non d'une classe mais d'un projet un et divers à la fois : tout ce qui renvoie même de façon très indirecte à la logique infectieuse du capital, tout ce qui constitue un présupposé négatif ou positif de son dépassement possible peut et doit être source de mouvement communiste réel. Le champ des initiatives à prendre est immense.
Dépassement de toutes les aliénations historiques : à son tour, le mot dépassement – celui même de Marx (en allemand, Aufhebung) quand il parle du communisme comme "mouvement réel" – ajoute encore de l'essentiel à ce qui précède. Une désaliénation est inévitablement un processus en temps long, hors de portée d'un acte révolutionnaire soudain même si des décisions de pouvoir peuvent le favoriser, mais c'est un processus que rien ne peut empêcher de s'engager aujourd'hui même. Ceci condamne tout renvoi du dépassement du capitalisme à un après-conquête du pouvoir qui n'est jamais venu dans aucun pays développé, et dans la supposée préparation duquel c'est en fait la subalterne bataille électorale qui accapare sans cesse les forces. Le mouvement communiste s'engage aujourd'hui dans de tout autres batailles qu'électorales ou ne s'engagera jamais. Par-delà les vieilles images d'Épinal de la "révolution" – du moins pour ce qui concerne les pays les plus développés – il faut réfléchir à l'idée forte d'évolution révolutionnaire, processus multiforme et inégal mais poursuivi avec esprit de suite d'initiatives engagées, de succès partiels remportés, de rapports de forces modifiés, d'élévation d'enjeu des initiatives dès lors possibles… Oui, on peut faire dès aujourd'hui de bonne politique avec le communisme. Et à moins du communisme, au point où en est le capitalisme, je ne vois pas quelle bonne politique est possible


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5 octobre 2008

manif contre Ridgway en 1952

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28 mai 1952

manifestation contre Ridgway



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répression policière lors de la manifestation du 28 mai 1952 (source)

 

manifestation contre le général américain Ridgway

 

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le général Ridgway en Corée

 

 

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29 septembre 2008

almanach ouvrier et paysan

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Almanach ouvrier et paysan

 

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année 1947

 

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année 1952


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année 1956


puis Almanach de l'Humanité

 

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26 août 2008

Dispartion de Guy Ducoloné (1920-2008)

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La mort de Guy Ducoloné


arton881711L'ancien résistant, député communiste et vice président de l’Assemblée nationale, avait présidé également l’association d’anciens déportés «Buchenwald Dora»

Guy Ducoloné résistant, déporté à Buchenwald, ancien vice-président de l’Assemblée nationale et membre du PCF depuis 1937, était chevalier de la Légion d’honneur.

Dans un communiqué, Marie-George Buffet écrit au nom du PCF que "Guy est parti avec ce courage et cette volonté que nous lui connaissions bien. Avec cet engagement qui fut le fil conducteur de sa vie. Un engagement qui depuis son adhésion aux Jeunes communistes et à notre parti avant la guerre ne s’est pas démenti. Un engagement qu’il partageait et ressourçait dans celui de Madeleine (Vincent, NDLR), son amour parti trop tôt".

Attaché au devoir de mémoire, il combattit sans cesse les relectures partielles de la vie dans les camps de concentration, défendant ainsi la mémoire de Marcel Paul lorsqu’il fut calomnié. "Un engagement qui avec son association «Buchenwald Dora» lui fit parcourir les écoles pour dire aux jeunes l’horreur du nazisme et l’honneur de la résistance. Un engagement qu’il ne concevait pas sans l’existence de son «Huma» qu’il a tenu à avoir jusqu’au dernier jour", écrit encore la secrétaire nationale du PCF.

Un engagement qui le fit entrer en résistance contre l’occupant nazi, après avoir adhéré au PCF en 1937. "Un engagement au service de la paix qui lui valut de retourner dans les geôles françaises après le procès des pigeons dans les années 1950. Un engagement qu’il déploya sans cesse dans sa chère ville d’Issy-les-Moulineaux dont il fut un élu local toujours disponible. Un engagement qui en fit un dirigeant national de notre parti et un député communiste, vice président de l’Assemblée nationale, respecté et admiré de tous. Un homme engagé et amoureux de la vie, Guy savait nous faire rire et nous redonner confiance", termine le communiqué.

"Un hommage au niveau des services qu’il a rendus à la France et aux hommes et aux femmes de progrès lui sera rendu dans quelques jours", assure le PCF.

L'Humanité, 26 août 2008

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fête de l'Humanité, 15 septembre 2007


Le courage tranquille de Guy Ducoloné


Diapositive1Il est mort hier à l’âge de quatre-vingt-huit ans. Résistant, dirigeant communiste, il fut un élu toujours attentif au sort des ouvriers et des salariés.

Guy Ducoloné, qui disparaît aujourd’hui à l’âge de quatre-vingt-huit ans, fut un homme à qui le XXe siècle, ses gloires et ses drames ont fourni un destin exceptionnel. Et surtout qui a su le saisir par conviction et courage. Une mère casseuse de noix saisonnière, un père ouvrier charpentier, Guy Ducoloné est né en 1920 dans un petit village du Lot-et-Garonne, Monsempron-Libos, où il a vécu l’enfance d’un fils d’ouvrier de l’époque. Quelques années plus tard, la famille «monte» à Paris et s’installe dans le 14e arrondissement. L’école jusqu’à douze ans, deux ans de cours complémentaire, l’apprentissage et un certificat d’aptitude professionnelle d’ajusteur en instrument de précision, Guy Ducoloné entre dans la vie active à quinze ans.

«J'ai eu la chance que ce soit dans ce bouillonnement profond dans le pays que fut le Front populaire, avec les avancées sociales qui permirent à mon père d’avoir pour la première fois quinze jours de congés payés, et à son fils, son apprentissage terminé, d’être embauché avec un contrat à durée indéterminée», indique-t-il. Il se souvient aussi qu’à treize ans il participe au cross de l’Humanité. Le lendemain, il ouvre le journal pour y lire les résultats, et ne cessera jamais de le lire depuis cette date. C’est donc tout naturellement qu’il adhère à la CGT à quinze ans, à la Jeunesse communiste puis au Parti communiste l’année suivante. Soixante-douze années de fidélité à un combat qui marquera, jusqu’à la fin, toute sa vie.

La fin des années trente, c’est l’enthousiasme du Front populaire durant lequel le jeune métallurgiste s’investit dans l’activité syndicale, c’est la solidarité avec l’Espagne républicaine, la lutte contre les «lâches accords de Munich»… Mobilisé en 1939, Guy Ducoloné s’échappe de sa caserne encerclée par les Allemands, regagne Paris et «entre en résistance». Responsable de la Jeunesse communiste, il participe à l’organisation de la manifestation parisienne des jeunes le 13 août 1941, puis à celle de la rue de Belleville. Au sein du Front national pour l’indépendance de la France, le jeune résistant participe à plusieurs opérations contre des installations allemandes.

C’est le 1er mai 1942 qu’il est arrêté. Sous la torture, il se tait, connaît les prisons de La Santé, Fresnes, Melun, Châlons-sur-Marne. Par deux fois, il tente de s’évader avec d’autres prisonniers. En 1944, de Compiègne, il est déporté à Buchenwald où il restera un an. Avec Marcel Paul, Guy Ducoloné participe à l’organisation de la résistance intérieure du camp au sein du Comité des intérêts français. Quand les troupes américaines entrent dans le camp en avril 1945, Guy Ducoloné fait partie des déportés qui, les armes à la main, les accueillent et leur remettent les SS qu’ils ont faits prisonniers.

En 1946, c’est le mariage avec Madeleine Vincent, ancienne déportée comme lui, militante et dirigeante nationale du Parti communiste. Une vie militante passionnée qu’ils partageront jusqu’au décès de Madeleine le 22 novembre 2005.

À la Libération, Guy Ducoloné a repris son activité militante. Secrétaire général de l’UJRF, l’organisation des jeunes communistes de 1950 à 1955, le jeune dirigeant est emprisonné en 1953 pour ce qu’on a appelé «le complot des pigeons», avec notamment Paul Laurent, Louis Baillot et André Stil. Il restera onze mois à Fresnes et l’affaire se terminera par un non-lieu pour tous les inculpés.

En 1950, il entre au Comité central du Parti communiste. Il en sera un des secrétaires auprès de Maurice Thorez. Sa vie politique sera surtout marquée par un engagement d’élu. Comme conseiller municipal de sa ville d’Issy-les-Moulineaux durant quinze ans, conseiller général pendant trente-cinq ans, député vingt-quatre années durant dans sa circonscription de la Seine puis des Hauts-de-Seine, celle d’Issy-les-Moulineaux, Vanves, Malakoff de 1964 à 1988. Il fut élu deux fois vice-président de l’Assemblée nationale. C’est «sur le terrain», dans la proximité, que le député conçoit son rôle d’élu. Il est surtout reconnu pour son inlassable défense des salariés dans les entreprises de la région parisienne, aux usines Renault Billancourt notamment, et sa participation aux combats pour sauvegarder l’emploi industriel.

Durant toutes ces années d’investissement politique absorbant et jusqu’à aujourd’hui, Guy Ducoloné ne lâchera jamais son engagement auprès de ses compagnons du monde de la déportation. Au sein de la Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes (FNDIRP), au sein de l’association française Buchenwald-Dora et Kommandos dont il assure la présidence, Guy Ducoloné consacre du temps à la reconnaissance et la défense des droits de ses camarades et à la pérennisation de la mémoire de la Résistance et de la déportation.

Jusqu’au bout, il témoignera notamment auprès des collégiens et des lycéens de ce que furent la Résistance et la déportation. «Nous pouvons être utiles par nos témoignages pour empêcher l’oubli de prendre le dessus, explique-t-il. Nous le pensons d’autant plus que notre tâche est encore inachevée. Les nostalgiques de la croix gammée existent toujours, quelle que soit l’image qu'ils portent. Ils voudraient bien sûr faire oublier ou pour le moins, dans le présent, banaliser la Résistance et la déportation. Ils voudraient contester l’élimination quasi totale des juifs arrêtés en tant que tels. Ils voudraient contester l’utilisation dans les usines de guerre nazies des femmes et des hommes de toute l’Europe arrêtés parce qu’hostiles à Hitler et à son régime. (…) Nous pouvons mettre en échec ces idées et menées séditieuses.»

Guy Ducoloné n’est pas seulement resté fidèle à ses idées : il est resté jusqu’au bout un combattant. Lors de la remise de ses insignes de commandeur de l’ordre national du Mérite en février 2006, Guy Ducoloné assurait : «Au camp, même dans le plus grand dénuement, nous pensions à ce demain que nous voulions construire meilleur pour tous. Je continue à y penser.»

Olivier Mayer
L'Humanité, 26 août 2008

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la dernière interview de Guy Ducoloné, L'Humanité, 23 avril 2008


« On n’imaginait pas l’horreur de l’extermination »


photobio_guy_ducolone_166090_MEntretien avec Guy Ducoloné, résistant, déporté, ancien président de l’association française Buchenwald-Dora et Kommandos.

Comment êtes-vous arrivé à Royallieu ?

Guy Ducoloné. J’étais à la direction clandestine de la Jeunesse communiste de Paris, chargé du recrutement pour l’OS, l’organisation spéciale. Ces premiers groupes devaient en principe constituer une armée d’opposition à la SS. J’ai été arrêté le 1er mai 1942 et condamné à cinq ans de réclusion pour présomption d’activité communiste. Je suis resté deux ans dans les prisons françaises, passant par la Santé, Fresnes, Melun puis Châlons-sur-Marne. Ensuite, j’ai atterri à Compiègne, fin avril 1944. De là, un convoi m’a mené à Buchenwald, le 12 mai 1944.

Comment se sont déroulées vos années de prison ?

Guy Ducoloné. À la prison centrale de Melun, il y avait de nombreux communistes. On était très mobilisés. Nous avions obtenu que tous les prisonniers politiques soient dans le même atelier. Des fois, on était brimés parce qu’on râlait très souvent. On avait chacun une cellule mais on ne faisait qu’y dormir. La journée, on travaillait.

Saviez-vous ce qu’était le camp de Royallieu ?

Guy Ducoloné. Oui, plus ou moins. En 1944, on connaissait l’existence des camps en Allemagne, mais sans imaginer l’horreur de l’extermination. De la prison de Châlons, nous sommes arrivés en train à Compiègne. Nous étions plusieurs centaines. Je me souviens des baraques affreuses en plein air. Mais la vie du camp était assez tranquille. Les Allemands tenaient à une certaine discipline. Pendant la journée, on pouvait sortir. Les seules obligations consistaient à faire le ménage et à faire à manger. Même si on ne mangeait pas bien, on n’a pas été brutalisés. Parfois, on jouait au volley-ball. On était entre nous. On sentait les restes de l’organisation qu’avait instaurée Georges Cogniot, le doyen du camp. Le fait que les Allemands tolèrent une certaine liberté a permis une organisation clandestine.

Comment peut-on expliquer cette «tolérance allemande» ?

Guy Ducoloné. Au début, c’était un camp d’internement. Le fait qu’il s’agisse d’un lieu de passage justifiait sans doute cette souplesse. Un certain nombre sont restés longtemps, les malades par exemple. La différence fondamentale avec des prisons, c’est qu’à Compiègne, on ne travaillait pas. Il n’y avait que les travaux intérieurs au camp. Beaucoup de Français ont été déportés de Compiègne fin 1943 début 1944. Les premiers départs vont vers Auschwitz. Le 6 juillet 1942, par exemple, c’est un convoi de politiques. 90 % étaient des otages communistes. À partir de 1943, les départs sont de plus en plus fréquents. C’est l’époque où les Allemands décident de faire la guerre totale et d’exploiter les prisonniers au maximum. À partir du 25 juin 1943, tous vont dans le camp de Buchenwald. J’ai quitté le camp de Royallieu le 12 mai 1944. En Allemagne, on savait que c’était plus dur, qu’on allait nous faire travailler mais on ne savait pas qu’on y mourait si facilement. Le voyage a duré deux jours et deux nuits, on n’avait rien à manger, ni à boire. Lorsqu’on est arrivés dans le camp, on a bu pendant des heures.

Entretien réalisé par I. D

- lien : intervention de Guy Ducoloné au nom de la FNDIRP, le 24 avril 2005

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- lien : Guy Ducoloné, un Français résistant témoigne (2007)

- lien : mémoire de résistants : site de l'Ina, 2002



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Guy Ducoloné : 14 mars 1920 - 25 août 2008

- le témoignage de Lysiane Alezard, sur son blog à la date du 26 août 2008

- réaction de Marie-Georges Buffet

- déclaration de l'ANECR

- le témoignage de Patrice Leclerc

- le témoignage de Nicole Borvo Cohen-Seat

- un homme qui méritait le respect : le témoignage de Roger Faynzylberg

- une déclaration d'Alain Bocquet

- le témoignage de Paul Boré

- site consacré à la ville de Vanves

- hommage à Guy Ducoloné, par Fabien Thiémé sur son site

- réaction d'Olivier Dartigolles, sur son blog

- témoignage de Patrick Alexanian, sur son blog

- porteur de travail de mémoire, Guy Ducoloné est décédé, par Laurent Pieuchot


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Guy Ducoloné était né à Monsempron-Libos dans le département du Lot-et-Garonne  

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Guy Ducoloné, est devenu député de la Seine en 1964, puis des Hauts-de-Seine de 1967 à 1988 dans la circonscription qui comprend la ville d'Issy-les-Moulineaux dont il fut un élu local.
Il a été vice-président de l'Assemblée nationale (1976-1977 et 1981-1986), et conseiller régional d'Ile-de-France de 1981 à 1986.

- lien : fiche bibliographie, université de Bourgogne

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Guy Ducoloné en août 1971

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30 mai 2008

Daniel Renard : Où est la vraie modernité ?

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Où est la vraie modernité ?

Daniel RENARD


Un grand dramaturge, il y a peu, posait la question : "L'humanité va-t-elle se suicider ?" L'interrogation prend sa source dans l'examen de la situation du monde aujourd'hui. Les agressions militaires menées par les États-Unis et leurs menaces d'autres interventions, des centaines de millions d'hommes victimes de la famine (incroyable retour du Moyen Âge), les violentes régressions des droits à la santé, à la protection sociale, à l'éducation, à la culture, imposées par des politiques libérales, le paysage est en effet sombre.

Dans le même temps, d'immenses défis attendent le XXIe siècle : l'épuisement des ressources naturelles, le réchauffement climatique, la croissance démographique. L'alternative est claire : ou bien le capitalisme peut continuer son mode d'exploitation sauvage de la terre et des hommes et, effectivement, c'est le suicide programmé. Ou bien les peuples s'unissent et agissent pour la transformation des rapports sociaux, pour le dépassement du capitalisme.

Une ample bataille d'idées s'impose. La droite se réclame de la modernité. Pour elle, ceux qui luttent contre la liquidation des acquis sociaux, fruits de décennies de combats, contre le démantèlement des services publics outils d'égalité, contre la mise en concurrence généralisée de hommes, sont les attardés de la France ancienne alors que le libéralisme incarnerait la France nouvelle. Il nous faut faire la démonstration que les termes de cette opposition sont à inverser.

L'avenir n'est pas dans la dictature des marchés financiers, de leurs actionnaires. Il est dans le respect réel de la dignité de tout être humain, dans le développement des solidarités (et non dans la guerre de tous contre tous) dans l'émancipation de l'individu au sein d'une société de coopération et de partage.La modernité, c'est une société d'émancipation et non pas le retour au capitalisme du XIXe siècle.

Notre congrès aura à affirmer cette perspective. C'est dire qu'il nous faut redonner vigueur aux idées du communisme. L'actualité ne nous offre que trop de faits qui démontrent la réalité de la lutte de classes, les antagonismes fondamentaux entre les détenteurs du capital assoiffés de profits et l'ensemble des salariés soumis à l'exploitation la plus grande possible. Inséparablement l'idée est à diffuser qu'un autre monde est possible.

Cela suppose un parti communiste autonome, créateur et rassembleur. Un parti qui travaille à la rénovation de ses contenus politiques, de son mode de vie. Les communistes ont su inventer, en 1935-1936, pendant la Résistance, à la Libération et sous diverses formes depuis. Pourquoi ne le feraient-ils pas en 2008 ?

Daniel Renard

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- une visée émancipatrice (bulletin n° 43, octobre 2007)

- pour un changement de société (bulletin n° 44, février 2008)



bulletin de l'Amicale des vétérans
numéro 45 - mai 2008

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29 mai 2008

écho des amicales (mai 2008)

Diapositive1


échos des amicales

mai 2008


contact avec les amicales : cliquer ici

1er juin 2008
La Haute-Garonne prévoit un débat sur Mai 68 à la fête du Parti

15 mai 2008
Assemblée des vétérans du Morbihan

22 mai 2008
L'Oise organise la visite de Royallieu, mémorial de l'internement et de la déportation

fin mai 2008
En Saône-et-Loire, assemblée général des vétérans

29 mai 2008
Lot-et-Garonne : assemblée 

31 mai 2008
L'Oise organise une conférence sur Mai 68

31 mai 2008
Les Pyrénées-Orientales provoquent une rencontre sur le thème : Une Amérique latine sans dictateurs, avec les témoignages de Marie et Jean Laille (en savoir plus) 

septembre 2008
La Haute-Garonne prévoit un débat sur l'un des thèmes du congrès national du Parti

jeudi 16 octobre 2008
Assemblée nationale des responsables des Amicales de Vétérans, avec Marie-George Buffet


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camp de Royallieu (Oise)


baraques_royallieu
camp d'internement de Royallieu


panneau_stalag_122
le camp de Royallieu était le Stalag 122


Royallieu__casernement
les baraquements du camp d'internement de Royallieu


desnos_1
le poète et résistant Robert Desnos fut détenu
à Royallieu en mars et avril 1944


roy03
derrière les barbelés


MemorialDeportes
le mémorial de Royallieu


roy14
baraque avant démolition


TroisBatimentsCampRoyallieu
les bâtiments conservés


- lien vers une page sur le camp de Compiègne-Royallieu (Onac)

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- écho des amicales, février 2008


Diapositive1


- retour à l'accueil

7 mai 2008

Lucien Monjauvis

Lucien Monjauvis




- député du XIIIe arrondissement de Paris, élu en 1932

- l'un des deux préfets communistes à la Libération

préfet de la Loire :  18 novembre 1944 au 17 septembre 1947
(source)


biblio (provisoire)
- Collectif C.G.T. d'Histoire Sociale Loire, "Lucien Monjauvis - un syndicaliste devient préfet", Cahiers Rhône-Alpes d'Histoire Sociale, n° 28, Institut régional C.G.T. d'Histoire Sociale, 1994, 14/15 p., ill., 29,7. cm.



- lien vers son frère Auguste




- retour à l'accueil

21 avril 2008

«Une Amérique latine sans dictateurs» à Perpignan

Amerique_LatineFueraBush


- l'Amicale des vétérans du Pcf des Pyrénées-Orientales organise le samedi 31 mai 2008, après-midi au Bocal du Tech, à Perpignan, une rencontre sur le thème :

«Une Amérique latine sans dictateurs»

l'invitation est lancée à tous les membres du parti du département, à la J.C. et aux sympathisants et amis qui le souhaiteront.

À cette occasion, nos camarades Marie et Jean Laïlle, de retour du Costa-Rica et de Panama, qui ont fait de nombreux voyages en Amérique latine et écrit de nombreux articles sur le sujet, feront, carte à l’appui, un exposé à deux voies sur la situation en Amérique latine et en Amérique Centrale, ce qui permettra de débattre sur les évolutions de ce semi-continent et de lancer un débat sur notre politique internationale.

source

laille_jean

marie_jean






Jean Laïlle, Marie et Jean LaïlleCl_mence_et_Marcel_couv

Jean et Marie Laïlle, ont été professeurs d'espagnol au lycée de Foix ; ils sont, notamment, les auteurs de : Clémence et Marcel : deux Ariégeois dans la guerre, éditions Loubatières, 2006.

 

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Perpignan

- retour à l'accueil

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